La nouvelle réalité d'être un réserviste israélien

L'arrivée des réservistes est synonyme d'escalade. Des milliers de réservistes ont pénétré dans Gaza au 17e jour du conflit. Quelques 9000 hommes, selon l'AFP, ont arrêté leur travail, leur routine, ont quitté leur famille pour prêter main forte à la guerre contre le Hamas.

L'annonce par Tsahal, l'armée israélienne, de l'arrivée de la réserve la semaine dernière a mis la puce à l'oreille des médias. Une incursion massive de l'armée israélienne dans la bande de Gaza ne peut se faire sans le renfort des citoyens israélien.

Refus de servir

Ces unités sont de plus en plus source de controverses au sein de l'État hébreu. La révélation lundi par le quotidien israélien Haaretz de la première désertion d'un réserviste rappelle en Israël le mouvement qui a commencé avec la première intifada.

La désobéissance demeure cependant très minoritaire même si de nombreux soldats ont une bonne excuse pour ne pas aller au front. Le devoir de servir et la fierté qui l'accompagne s'amenuisent. La Knesset, le parlement israélien, et l'armée tentent de faire évoluer la définition du rôle des réservistes : compensations plus alléchantes, exposition moindre au danger, entrainements de meilleure qualité.

En renfort

Il n'empêche que l'annonce de la mort d'un réserviste au combat fait frissonner les Israéliens. Suite à l'incursion au Liban en 2006, les Israéliens avaient mal digéré la perte de 12 réservistes. D'autant plus que le premier ministre Ehud Olmert avait été critiqué pour son manque de clairvoyance dans ses ambitions militaires par un rapport parlementaire. Selon la BBC (en anglais), les réservistes cette fois ne sont pas sur le front, mais plutôt en renfort pour contrôler le terrain gagné par les conscrits.

En chiffres

Depuis la naissance d'Israël, les réservistes ont été de toutes les campagnes militaires. Et ils le seront probablement toujours. L'armée israélienne, qui ne divulgue pas ses chiffres, compte officieusement 161 000 soldats conscrits (selon Wikipedia). Chaque israélien âgé de 18 ans doit faire un service de trois ans, et un an pour les femmes. Mais les deux points forts de Tsahal reste la réserve de 425 000 âmes et la supériorité technologique.

La menace des grandes armées arabes n'existe plus. La normalisation des relations avec l'Égypte et la Jordanie ont fait fondre le nombre de réservistes aux frontières. Le rôle de l'armée israélienne a évolué : "faire la police" dans la bande de Gaza est risqué et contesté politiquement en interne. Un rôle jugé moins noble par les réservistes.

K.S.G.