mardi 13 janvier 2009

Guerre de Gaza: ce qu'en pensent les politiques français

Qu'il inquiète ou qu'il soit prétexte à mobiliser les troupes, le conflit en cours à Gaza est commenté par la plupart des partis politiques français. Tour d'horizon.

Le PS reste prudent

Son absence dans les cortèges n'est pas passé inaperçue. Le parti socialiste est l'un des rares partis de gauche à n'avoir pas appelé à rejoindre les manifestations de soutien aux Palestiniens qui ont eu lieu samedi dernier, à Paris et en province. Une position ardemment défendue par Arnaud Montebourg, député et secrétaire national à la rénovation: "Si nous condamnons fermement l'attitude du gouvernement israélien qui a engagé cette offensive et qui ne semble pas vouloir la faire cesser et retirer ses troupes, nous ne pensons pas qu'aujourd'hui aller manifester et risquer des débordements soit la meilleure méthode". Arnaud Montebourg explique aussi ne pas vouloir "risquer de cautionner des mots d'ordre communautaristes".

La position de Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du parti à l'international, est un peu plus consensuelle.



Vidéo officielle du Parti socialiste

Les Verts veulent limiter les débordements

Chez les Verts, on revendique au contraire la participation aux manifestations de soutien aux Palestiniens. Djamila Sonzogni, porte-parole du parti, a confié à Mediapart être "très à l'aise dans les manifs, même si c'est vrai qu'on est parfois débordé". Pour le parti écologiste, il est important que les "partis qui s'affichent laïques et pacifiques ne désertent pas les rassemblements."

L'extrême gauche unanime derrière les Palestiniens

A la gauche du PS, le soutien au peuple palestinien fait l'unanimité. En tête, avec la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR/NPA), de la plupart des cortèges le PCF publie sur son site un communiqué sans équivoque et s'indigne de l'"agression meurtrière d'Israël à Gaza".

La LCR/NPA d'Olivier Besancenot se réjouit, par la voix de Pierre-François Grond, membre de la direction du parti, d'être à la pointe du "plus puissant mouvement de solidarité de l'histoire des manifs de soutien à la Palestine". Tout en relativisant les débordements observés (VIDEO?): "Avant de mettre en exergue certains comportements, il convient d'observer la globalité de la mobilisation: il n'y avait pas 123.000 antisémites dans les rues de Paris, et il n'y avait pas la gauche devant et des hordes de barbares derrière."


Débordements en marge de la manifestation à Paris, le 10 janvier. Un drapeau israélien est brûlé.


L'UMP accuse les "apprentis sorciers"

Au sein du parti de la majorité, seul le député Didier Julia est sorti du rang en estimant, dans un communiqué à l'AFP, que l'opération militaire israélienne "d'invasion du ghetto de Gaza tourne maintenant au crime contre l'humanité". Le reste de l'UMP reste sur la position de neutralité défendue par le gouvernement et la diplomatie française qui appellent toujours à un cessez-le-feu immédiat. Le parti de Nicolas Sarkozy déplace la polémique sur un autre terrain, en mettant en garde les responsables politiques "qui jouent aux apprentis sorciers en prenant fait et cause pour tel ou tel camp". Un reproche à peine voilé destiné aux formations d'extrême gauche.

Nouveau dérapage de Le Pen

Un reproche qui pourrait également s'adresser à Jean-Marie Le Pen, bien décidé à capitaliser sur la crise alors que son parti connaît de grandes difficultés. Le leader du FN a comparé, lors d'une conférence de presse, la bande de Gaza à un "camp de concentration dans lequel les gens sont privés des moyens de se défendre". Une sortie qui a suscité de nombreuses réaction. Dans un communiqué, le Conseil représentatif des Juifs de France (Crif) s'insurge et constate que Jean-Marie Le Pen a utilisé une fois de plus en parlant de camp de concentration "le vocabulaire d'amalgame outrancier et mensonger qui est sa marque personnelle depuis longtemps" pour "exister médiatiquement." Autour de Gaza, la bataille des mots ne fait que commencer.

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