mardi 13 janvier 2009

Qui profite vraiment de la guerre à Gaza?

Dans la bande de Gaza ou en Israël, dans la région et dans le monde, nombreux sont ceux qui essaient de tirer bénéfice de la guerre en cours. Tour d'horizon de ceux qui peuvent profiter de la crise.

En Palestine: le paradoxe du Hamas

Le Hamas dirige la bande de Gaza depuis 2006, et il n'est pas épargné par les difficultés. Les Palestiniens qui y vivent manquent, entre autres, de nourriture et d'électricité. Une situation due au blocus israélien mais aussi à la gestion du parti islamiste, régulièrement accusé d'abus de pouvoir et de corruption.

La guerre en cours détourne cependant l'attention des Palestiniens, selon les experts. Le Hamas profite du conflit pour démontrer aux gens qu'il est le seul à pouvoir résister contre l'"ennemi". A l'approche des élections législatives, sa popularité augmente énormément. S'il n'est pas totalement démantelé pendant le conflit, le Hamas pourrait paradoxalement être l'un des grands vainqueurs de la guerre.

Israël: le retour en force de Kadima

Kadima, le parti au pouvoir en Israël, avait perdu tout espoir de gagner les prochaines élections. Accusé de corruption, son chef, Ehud Olmert, a quant à lui perdu la confiance des Israéliens. Ces derniers se souviennent aussi de l'échec retentissant de la guerre au Liban, en 2006. Mais Ehud Olmert, en véritable baroudeur de la politique israélienne, a réussi à retourner la situation à son profit en adoptant la politique dure de Benjamin Netanyahu.

En soulevant des questions existentielles sur Israël quelques semaines avant les élections, il a augmenté les chances de son successeur, Tzipi Lini, de gagner les élections du 10 février prochain. Celle qui est actuellement ministre des Affaires étrangères pourrait donc devenir le premier ministre grâce au regain de nationalisme que provoque la guerre.

Au Moyen-Orient, la Turquie et l'Egypte à la lutte

Les deux pays qui essaient de profiter le plus du conflit à Gaza sont sans doute la Turquie et l'Egypte. La Turquie, premier pays "musulman" à avoir reconnu l'Etat d'Israël en mars 1949 et inauguré une longue relation d'amitié avec lui, souhaite impulser le dialogue entre Israël et Palestiniens. Une manière de montrer sa puissance et son rayonnement diplomatique dans la région. Mais les récentes prises de positions du premier ministre turc en faveur du Hamas, Tayyip Erdogan, risquent bien de nuire aux ambitions turques.

Par ailleurs, l'Egypte, qui conteste à la Turquie le leadership régional, semble rencontrer plus de succès dans ses tentatives de médiation. La preuve, c'est au Caire que négocient, depuis quelques jours, les représentants d'Israël et de Palestine. "L'Egypte a un rôle clé pour que cesse l'opération israélienne sur la base de son initiative diplomatique, Israël l'apprécie et en est reconnaissant", a notamment déclaré Shalom Cohen, ambassadeur israélien au Caire.

Europe: Nicolas Sarkozy tire la couverture médiatique à lui

En Europe, Nicolas Sarkozy semble être le leader le plus engagé dans la résolution du conflit à Gaza. Après ses efforts en Syrie et Georgie, le président français a profité de l'absence de leadership américain pour tenter de devenir le principal artisan de la paix à Gaza.

Il a déjà visité la région et discuté avec les leaders des pays concernés. Selon les experts de la diplomatie, même s'il n'arrivera vraisemblablement pas à résoudre le problème, son sens de l'action a déja impressionné le monde. Et peut-être aussi les Français.

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